Anatomie Endoscopique

Anatomie Endoscopique

La miniaturisation des fibres optiques a rendu les artères puis les veines accessibles à une exploration « de l’intérieur ». L’endoscopie veineuse a ainsi éclairé d’un jour nouveau l’anatomie et la morphologie des valvules, en les étudiant in situ.

En vision endoscopique, la paroi veineuse apparaît blanche, nacrée, lisse et rectiligne. Les valvules veineuses se présentent comme des replis bicuspides issus de la paroi et tapissés de cellules endothéliales. Entre leur bord libre et leur insertionn pariétale, les deux valves forment une cupule appelée sinus valvulaire, concave vers le cceur (Figure 8). Le bord pariétal est épaissi et forme la corne valvulaire. Sa constitution fibromusculaire fait de cet épaississement un véritable sphincter capable de se contracter. Le bord libre de la cupule est lui aussi renforcé sous la forme d’un bourrelet valvulaire. La corne et le bourrelet de chaque valve délimitent avec leurs homologues les deux commissures valvulaires.

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Figure 8 : Valvule saphène saine en fonctionnement

Plusieurs données essentielles ont été confirmées par les observations endoscopiques.

Toutes les valvules ne sont pas identiques

Le tronc saphène interne comporte de 3 à 20 valvules. Certaines d’entre elles sont renforcées par un véritable squelette fibromusculaire qui opacifie totalement le voile valvulaire. Ce cas de figure s’observe constamment avec la valvule ostiale. En revanche, d’autres valvules apparaissent transparentes avec un voile valvulaire très fin.

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Figure 9 : Bifurcation du tronc spahène.
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Figure 10 : Abouchement d’une veine perforante à la face profonde de la veine saphène au niveau du canal de Hunter

Le siège des valvules n’est pas le fait du hasard

En effet, les valvules renforcées se placent toujours à l’ostium ou encore directement en amont de l’abouchement de veines collatérales ou de veines perforantes. Ainsi, leur rôle ne se réduit pas à celui d’un simple système antireflux.

Les valvules sont réparties selon un mode hélicoïdal

Bien connue des chirurgiens qui l’observent après invagination de la veine saphène interne, cette disposition semble être liée au développement embryologique de la veine. Par ailleurs, ce mouvement hélicoïdal est accentué par l’allongement de la veine variqueuse.

La distribution des valvules n’est pas homogène

A la cuisse, le tronc saphène interne se présente le plus souvent comme un désert valvulaire. Sur la douzaine+ de valvules que comporte une veine saphène interne, seules une ou deux siègent au-dessus du genou. La majorité reste en distalité, au niveau du mollet.

Les valvules des veines variqueuses présentent différents types de lésions

Il peut s’agir d’un allongement des bords libres (Figure 11), d’une rétraction fibreuse ou encore d’une désinsertion ou d’une déchirure du voile (Figure 12). Néanmoins, aucune de ces lésions n’affirme un mécanisme physiopathologique précis : dégénérescence pariétale ou trouble hémodynamique.

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Figure 11 : Incontinence valvulaire par allongement du bord libre de la valvule.
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Figure 12 : Déchirure du voile valvulaire sous l’abouchement d’une perforante intramusculaire.

Pour en savoir plus

Biegeleisen K. Venoscopy as an adjunct to the surgical and non-surgical treatment of varicose veins. In Phlébologie 92, J. Libbey Eurotext, Paris, 1992.
Blanchemaison Ph. Intérêt de l’endoscopie veineuse dans l’exploration et le traitement de l’insuffisance veineuse des membres inférieurs. J Mal Vascul, 1992, 17: 109-12.
Blanchemaison Ph., Griton Ph., Hugentobler JP., Cloarec M. Les valvules ostiales du sujet variqueux. Examen endoscopique. Phlébologie, 1991, 44: 615-22.
Van Cleef IF. Lappareil valvulaire vu en endoscopie veineuse. Vie Med, 1991, 72, 187-90.