Troncs veineux d’origine abdominopelvienne

Troncs veineux d’origine abdominopelvienne

Les veines d’origine pelvienne peuvent être le siège de reflux sanguins isolés en l’absence de toute atteinte des troncs saphènes. Elles seront dès lors à l’origine de véritables varices crurales ou jambières associées à des veines perforantes de réentrée distales.

Cette situation est notamment retrouvée lorsque des veines d’origine pelvienne communiquent avec le réseau veineux profond. Ainsi, les veines périnéales (figure 71-3) qui entrent en relation avec le réseau veineux honteux interne ou latéro-utérin; plus rarement, des veines perforantes antérieures de l’aine issues du réseau veineux intrapelvien (figure 71-2).

Parfois, la topographie des varices qui se développent à partir de ces reflux pelviens apparaîtra indépendante des troncs saphènes. Elles se drainent alors dans des veines perforantes de réentrée basses en réalisant de véritables shunts veinoveineux. Plusieurs groupes de veines perforantes pourront assurer ce rôle : veines perforantes de Boyd (figure 71-4), péronières (figure 71-5) ou de Cockett (figure 71-6).

Un reflux peut se propager des veines périnéales vers le tronc saphène interne au tiers supérieur de cuisse. Il alimentera ainsi un réseau variqueux saphène crural et jambier, la jonction saphéno-fémorale étant par ailleurs indemne de lésion valvulaire.

Dans d’autres cas, le reflux détecté à la racine de cuisse sera le fait de veines sous-cutanées abdominales (figure 71-1) drainant à contre-courant un territoire cutané abdominal en l’absence de communications profondes intrapelviennes.

Notons que d’un point de vue hémodynamique, ce qui est perçu au Doppler comme un flux rétrograde, c’est-à-dire inversé par rapport au retour veineux physiologique, ne correspond pas à un véritable reflux sanguin. En effet, il ne s’agit pas de la régurgitation d’un volume sanguin de la profondeur vers la périphérie, mais du drainage à contre-courant de veinules souscutanées. Ce phénomène correspond à l’attraction, au « captage » de ce flux rétrograde par un authentique reflux saphène ou périnéal. Il apparaît donc important de distinguer les flux rétrogrades de drainage de veines collatérales sous-cutanées, des véritables reflux intégrés dans un shunt veinoveineux de la profondeur vers la superficie.

Figure 71. Troncs veineux d'origine abdominopelvienne.
Figure 71. Troncs veineux d’origine abdominopelvienne.

Pour en savoir plus

Davy A., Ouvry P., Guenneguez H.C. A propos des saphènes antérieures de cuisse. Phlébologie 1985; 38,2: 279-91.

Dortu J.A., Dortu I. Anatomie clinique du complexe saphénien à la cuisse. Phlébologie 1993; 46,1: 91-100.