Définition anatomique

Définition anatomique

Aborder l’étude des veines perforantes avant de décrire les veines du territoire saphène interne pourrait paraître surprenant. En fait, cette démarche procède de la confrontation des données anatomiques et fonctionnelles. Il devient dès lors logique de présenter les veines perforantes juste après l’étude de la crosse saphène interne, celle-ci n’étant finalement que la veine perforante principale, la plus haut située.
Assurant la communication des veines superficielles avec celles du réseau profond, les veines perforantes, comme leur nom l’indique, perforent l’aponévrose musculaire. Chacune d’entre elles, au même titre que les axes saphènes ou les veines d’origine pelvienne, peut devenir une voie de reflux du réseau profond vers le réseau superficiel.
Les veines perforantes sont nombreuses : de 80 à 140 par membre inférieur. Leur diamètre n’excède normalement pas 2 millimètres. Elles sont pourvues d’au moins deux valvules bicuspides qui siègent dans la portion sous-aponévrotique de leur trajet.
A l’échographie ne sont repérées que les veines perforantes dont le diamètre est supérieur à 2 millimètres. Néanmoins, il est fondamental de noter que cet éventuel accroissement de calibre ne signe pas l’incontinence de la veine perforante.
L’image échographique étant avant tout dynamique, leur aspect échographique est variable. La veine perforante est parfois visualisée sur tout son trajet, plongeant dans un muscle ou longeant son bord (Figure 46). Plus généralement, elle apparaît sur plusieurs coupes transversales lors du balayage de la sonde.

Figure 46: Veines perforantes à l'échographie (coupe transversale de jambe).
Figure 46: Veines perforantes à l’échographie (coupe transversale de jambe).

Les veines perforantes peuvent être multiramifiées. Ainsi, une veine superficielle est parfois reliée à deux troncs veineux profonds (Figure 47).

Figure 47: Veine perforante multiramifiée : connexion avec deux troncs profonds.
Figure 47: Veine perforante multiramifiée : connexion avec deux troncs profonds.

A l’inverse, un tronc veineux profond peut communiquer avec deux veines superficielles (Figure 48). Par ailleurs, des anastomoses longitudinales intramusculaires s’établissent parfois entre les différentes veines perforantes. La complexité de ces connexions rend aisément compte des difficultés rencontrées par la chirurgie classique des veines perforantes.

Figure 48: Veine perforante multiramifiée connexion avec deux veines superficielles.
Figure 48: Veine perforante multiramifiée connexion avec deux veines superficielles.

Enfin, certaines veines perforantes cheminent de façon ascendante dans le muscle. Un reflux ascendant pourra ainsi s’établir en cas d’hyperpression dans le réseau veineux profond. Une surcharge du réseau intradermique se traduira, en regard de l’abouchement de cette veine perforante, par des varicosités. D’une façon générale, ces varicosités sont centrées sur leur veine d’alimentation, le plus souvent une
veinule sous-cutanée. Cependant, il peut également s’agir d’une veine perforante descendante ou ascendante. Dans le premier cas, les varicosités seront centrées vers le haut, dans le second,
vers le bas (Figure 49).

Figure 49: Veine perforante ascendante.
Figure 49: Veine perforante ascendante.

Pour en savoir plus

Davy A. L’anatomie normale des membres inférieurs, in « Les Varices ». Expansion Scientifique Française, Paris, 1974.

Gillot Cl. Anatomie chirurgicale des perforantes de la jambe. Phlébologie 1987, 40, 3 : 563-74.

May R., Partsch H., Staubesand J. Venae perforantes. Urban und Schwarzenberg, München 1981.