Branches collatérales

Branches collatérales

Branches collatérales et saphènes accessoires se distinguent par leur structure pariétale et leur topographie. La paroi des branches collatérales apparaît fragile. Elle se présente plus volontiers sous un aspect variqueux, tortueux avec des zones ectasiques à paroi fine entrecoupées de zones à paroi épaissie. A l’opposé, les veines saphènes possèdent une media renforcée, plus solide. A ce titre, on peut parler de paroi « de type saphène ».

D’un point de vue topographique, les saphènes accessoires demeurent relativement rectilignes et proches de la saphène principale. En revanche, les branches collatérales s’éloignent bien souvent des axes saphènes. Elles peuvent ainsi contourner la cuisse en réalisant une véritable écharpe (figure 67-2).

Parmi les veines collatérales des saphènes interne et accessoires, on distinguera celles qui sont proximales (figure 67) et celles qui sont distales (figure 69). Parallèlement, on appellera veines collatérales suspendues les veines qui, tout en appartenant au système saphène, ne s’abouchent pas directement dans les axes saphènes mais dans les veines perforantes de la cuisse ou de la jambe (figure 68).

A la cuisse, les veines collatérales antérieures communiquent parfois avec des réseaux veineux d’origine sous-cutanée abdominale (figure 67-1). Une telle veine collatérale antérieure, à l’image d’une saphène antérieure, implique un geste chirurgical particulièrement soigneux à la crosse saphène interne. Les ligatures devront être réalisées au plus près de la jonction saphéno-fémorale. De même, on pratiquera, au mieux par phlébectomie, l’exérèse complète des réseaux collatéraux antérieurs. Les anastomoses multiples du réseau antérieur représentent autant de shunts veinoveineux potentiels. De ce fait, une interruption simple de la jonction saphéno-fémorale s’avérera toujours insuffisante.

Figure 67. Veines collatérales proximales du tronc saphène interne.
Figure 67. Veines collatérales proximales du tronc saphène interne.

Quant aux veines collatérales postérieures de cuisse, elles peuvent rejoindre les veines périnéales ou encore le réseau saphène externe au creux poplité. Dans ce dernier cas, elles deviennent des veines de Giacomini (figure 67-4).

Les veines collatérales suspendues (figure 68) sont parfois le siège d’un reflux isolé à partir de veines perforantes de la cuisse ou de la jambe, le réseau saphène demeurant par ailleurs parfaitement continent. L’incontinence de ces veines perforantes peut résulter d’un traumatisme local, de leur abouchement dans une portion de veine profonde incontinente (séquelle de thrombose) ou quand cette dernière est le siège d’une hyperpression positionnelle.

Leur existence constitue un sujet de désaccord entre auteurs anglo-saxons et latins. Pour les premiers, la maladie variqueuse débuterait par un reflux distal à partir d’une veine perforante alimentant une veine collatérale suspendue. Pour les auteurs latins, en revanche, les reflux proximaux initieraient la formation de varices distales, la diffusion des reflux se faisant de proche en proche et de haut en bas.

Si ces auteurs apprécient de façon divergente le rôle des reflux proximaux et distaux, c’est qu’ils ne retiennent pas les mêmes critères pour qualifier un reflux et pour évaluer son caractère pathogène. Ces discordances ont tendance à s’estomper actuellement. En effet, l’approche hémodynamique et fonctionnelle de l’anatomie veineuse démontre que les deux cas de figures peuvent en fait coexister.

Figure 68. Veines collatérales suspendues du tronc saphène interne.
Figure 68. Veines collatérales suspendues du tronc saphène interne.

A la jambe (figure 69), les veines collatérales antérieures sont souvent visibles même lorsqu’elles sont fines et continentes. En effet, elles y croisent la crête tibiale et deviennent ainsi très superficielles dans une région où l’hypoderme est peu développé.

L’étroitesse des relations entre les veines collatérales postérieures et les veines perforantes de Cockett revêt une importance particulière. La plus célèbre, celle de Léonard, décrite par Léonard de Vinci, a pu être considérée comme l’axe unique où se jetterait l’ensemble des veines perforantes de Cockett. Bien entendu, ceci est loin d’être une loi générale.

Au tiers supérieur de la jambe, les veines collatérales postérieures du mollet dessinent une sorte de reticulum qui reçoit les veines perforantes jumelles internes.

Figure 69. Veines collatérales distales du tronc saphène interne.
Figure 69. Veines collatérales distales du tronc saphène interne.

Pour en savoir plus

Cruveilhier J. Traité d’anatomie descriptive. Asselin, Paris 1877.

Dortu J., Constancias-Dortu I. Anatomie chirurgicale des collatérales variqueuses, Phlébologie, 1989, 43, 4: 553-66.

Hacklânder A., Staubesand J. Zur Topographie der Cockettschen venen. Phlebologie, 1993, 22: 44-9.

Lang J., Wachsmuth W. Praktische Anatomie Bein and statik. Springer Verlag 1972.

Sobotta J. Atlas d’anatomie humaine, tome 2, Urban et Schwalenberg, Munich 1986.